LOS ANGELES – 1955-1985 – Birth Of an Artistic Capital au Centre Pompidou / by herwannperrin

 
Premier constat : no stress, vous avez jusqu’au 17 juillet pour vous précipiter au Centre Pompidou ce qui vous laisse une belle marge de manoeuvre pour vous permettre de vous organiser et de vous libérer car le pendant de ceci est que vous ne pourrez pas ne pas y aller car c’est une exposition très riche (350 œuvres représentant quelques 90 artistes) et très contemporaine, finalement et étrangement assez proche d’aujourd’hui m’a-t-il semblé…
 
Deuxième constat : Préférez les nocturnes du jeudi pour aller y faire un tout c’est ouvert jusqu’à 23h, eh oui nous sommes biens dans la ville lumière, cela vous permettra de prendre votre temps tout en profitant de la vue sublime à ces heures de Paris la nuit, évocation d’un vieux Paris qui se lève et marche au son de la lune qui devient votre muse…
 
Bon après prenez du temps car cela vraiment la peine, l’exposition recèle de trésors cachés et inexpugnable…inconnus pour la plupart de mois pauvre amateur en détresse sauf quelques uns vus récemment ou évoqués il y a longtemps et notamment, et c’est ici que j’ai mieux compris et intégré Ed Ruscha que j’avais vu au jeu de paume il y a peu, il est précurseur, ces photos, c’est du Yann Arthus Bertrand avant la lettre, avant c’est-à-dire avec les moyens du bord déjà il était là et observait la ville se construire donc je vous invite à aller voir sous cet angle l’expo du jeu de paume, en la replaçant dans son contexte « historique ». La photo de présentation de l’expo, c’est Denis Hopper, un regard intéressant tant sur cette photo que sur bien d’autres sur les mœurs de l’époque, le début du marketing Us et bien d’autres choses, un photographe à réapprécier. Puis encore dans la photographie, inconnu de moi mais à découvrir absolument, c’est Edmund Tesk qui vous emmène vers d’autres rivages avec des photos d’une sensibilité peu communes. Egalement des mini-photos de Judith Fiskin sur le désert, la blancheur et la fusion des éléments vous intéresseront sans nul doute.
 
Performance Art, vous étonnera et vous rapprochera d’aujourd’hui avec des artistes tels que Chris Burden et la crucifixion, la vie pendant quelques jours dans un casier (locker) fermé à clefs, l’histoire des punaises… le tir à la carabine…. aussi ….intéressant remis dans le contexte de l’époque, cela se passe dans le milieu des années 70, petit parallèle qui n’a peut être pas lieu d’être…. Avec maintenant les « performances » débiles de jackass and company…
 
Et puis ne manquez pas mais je n’ai déjà plus en tête le nom des artistes multiples dans les premières salles, l’art d’assemblage qui permet de vous donner une idée par exemple des conditions de l’avortement à cette époque, une très belle œuvre au lampadaire, vous verrez, terrible représentation d’alors. Dans une des salles vous pourrez aussi voir des portraits au fusain/crayon (des amis plus grand ou quelque chose dans le genre pour le titre) projeté sur un mur, la simplicité mais la finesse du dessin rendent bien les caractères des amis croqués sur le papier ; ne manquez pour aucune raison les deux portes cochères qui suivent pas très longtemps après, l’une vous permet de voir à travers un œilleton une vielle salle avec un billard, regardez le tapis, les boules bougent…c’est de Michael Mc Millen puis à côté l’histoire touchante d’une centaine de paire de bottes qui partent en vacances, se réunissent, partent dans le désert, prennent l’avion et qui finalement se retrouvent dans une pièce, l’odeur est saisissante…
 
Retour en arrière, la mémoire a ses détours quelle seule connaît…empilement de glaces et de ketchup, la culture dégoulinante est là aussi, c’est de l’art vivant….ça bouge même ne restez pas trop près, vous pourriez vous faire happer…
 
Ensuite il y a aussi au tout début du parcours enfin un peu plus loin, quelques beau tableaux dont un que j’ai bien apprécié de je ne sais plus qui, pléthore d’artistes …il faudrait que j’achète pour bien faire le bouquin de l’expo qui retrace tout cela, cela me permettrai d’approfondir, j’ai hésité mais je vois que c’est la seule solution qu’il me reste… ce sera chose faite d’ici peu…. Pour revenir à ce tableau, c’est la projection d’un vase/bouteille et de son ombre car le vase est là, l’ombre est sur le tableau, très bon…cela me refais revenir ou aller vers Denis Hopper qui présente une sublime photo d’une vue verticale de trois sculptures sur bois à la fois réelle et photographiée, …
 
Après quelques méandres de vidéos particulières, de massage complexe… vous verrez bien de quoi il est question…puis ne pas manquez dans les dernières salles le dessin animé de la famille Peterson, un petit bijou acerbe à souhait, l’eau bénite peut s’avérer dangereuse….avec quelques dessins sur le mur jouxtant vous permettant de lire en anglais s’il vous plaît de belles petites histoires avant d’aller terminer l’expo par un petit film enfin il y en a plusieurs, celui-ci que j’ai pu voir, complètement délirant d’ailleurs, peu de gens sont restés de bout en bout mais pas mal…
 
Un très bon article sur Fluctuat
 
Le site de l’expo au Centre Pompidou